La France s’est faite sortir de l’Euro en perdant contre la Suisse. Une défaite concédée aux tirs au but et après un match totalement dingue.
Pour la première fois depuis 2008, l’équipe de France ne disputera pas les quarts de finale de l’Euro. Les Tricolores ont baissé pavillon dès le premier match à élimination directe. Face à une combative équipe de Suisse, ils tenaient la qualification, mais l’ont laissée filer avant de s’incliner dans la fatidique épreuve des pénalties.
Les Bleus sont passés par toutes les émotions durant cette partie. D’abord menés à la marque, ils ont ensuite tout renversé, pensant alors avoir accompli le plus dur. Puis, ils se sont fait rattraper sur le fil et poussés en prolongation par de vaillants helvètes. Un scénario semblable à celui du précédent 8e du jour entre l’Espagne et la Croatie. Sauf que ce n’est pas la bande à Deschamps mais la Nati qui a vu le destin lui sourire. Un succès glané aux tirs but loin d’être immérité pour une sélection qui a fait beaucoup souffrir son prestigieux adversaire du jour.
Lloris a relancé les Bleus
Ce fut donc une rencontre totalement folle, comme on en voit très rarement et qui à coup sûr restera dans les annales et les mémoires. Mais, on peut imaginer qu’elle aurait été à sens unique si Hugo Lloris n’avait pas redressé le navire en arrêtant un pénalty de Ricardo Rodriguez à la 55e minute. C’était son premier succès dans cet exercice depuis neuf ans et il tombait à point nommé car si le cuir avait fini au fond on ne donnait pas cher de la peau des Bleus. A 0-2, et avec le piètre visage qu’ils avaient montré jusque-là, il est peu probable que les Français auraient refait surface.
Ce tournant a complètement revigoré les hommes de Didier Deschamps. A peine deux minutes s’étaient d’ailleurs écoulées entre le sauvetage de Lloris et l’égalisation signée Karim Benzema. Très discret jusque-là, comme la plupart de ses coéquipiers, l’attaquant du Real a remis les deux équipes à égalité en signant un enchaînement sublime : contrôle magique en pleine course, suivi d’un piqué sur le gardien adverse.
Avec cette égalisation, les Suisses étaient sonnés. Et ils l’ont été encore plus deux minutes plus tard quand le même Benzema inscrivait un doublé. Après un ballon mal repoussé par Sommer sur une tentative de Griezmann, le buteur tricolore donnait l’avantage aux siens en plaçant une tête victorieuse à un mètre du but. 2-1 pour la France, ils étaient peu alors à douter de l’issue de l’empoignade.
En prenant l’avantage, l’équipe de France a logiquement repris aussi le contrôle des débats, tandis que la Nati traversait un gros moment de flottement. En continuant à pousser, les champions du monde ont assuré le break. Et c’est sur un exploit individuel qu’ils ont planté le troisième. Paul Pogba faisait parler sa qualité de frappe à la 75e, avec un tir enveloppé en pleine lucarne de 20 mètres. Un vrai petit bijou qui aurait dû mettre fin à tout suspense. Malheureusement, et vu que ce match ne répondait à aucune logique, c’était sans compter sur la révolte des Suisses.
Mbappé était maudit
A la 81e minute, et après avoir fini de manger leur pain noir, les hommes de Vladimir Petkovic sont revenus en vie. C’est Haris Seferovic qui les a ressuscités. Déjà auteur de l’ouverture du score à la 15e en prenant le dessus sur Clément Lenglet, le sociétaire de Benfica a remis ça d’un autre coup du casque. Ça faisait 3-2. Un autre soir, personne ne s’en serait vraiment inquiété. Mais pas en ce jour totalement fou. Et malheureusement pour les Bleus, le 3-3 est survenu à l’entame du temps additionnel avec un but signé Gavranovic. Servi par Xhaka, le rentrant suisse a emmené son équipe en prolongation sur un tir victorieux de l’extérieur de la surface.
Avant d’entamer la demi-heure du jeu additionnelle, l’équipe de France a eu une balle de match par l’intermédiaire de Coman. La tentative du Bavarois s’est écrasée sur la transversale (95e), faisant évaporer l’espoir d’une victoire sur le gong. En prolongation, et alors que Benzema a dû céder sa place à Giroud pour cause de blessure, c’est Kylian Mbappé qui a manqué le coche. Alors qu’il avait déjà gaspillé deux tentatives quand sa sélection était au plus mal (26e et 55e), le Parisien a manqué de libérer les siens en ne cadrant pas sa reprise du gauche à la 111e. Un raté qui a été suivi par un autre aux tirs au but. Dernier tireur, il a buté sur Yann Sommer, et provoqué la sortie de route de sa sélection.
BESSOCER