Selon des spécialistes de santé, la pratique des mutilations génitales féminines (MGF), communément appelées excision entraîne des conséquences néfastes sur la santé de la reproduction de la fille, pouvant conduire à la mort.
Malgré cette éventualité, la pratique persiste à cause d’un certain nombre de préjugés, mais des actions coordonnées des acteurs de protection féminine, notamment l’organisation des nations unies pour l’enfance (UNICEF) et l’agence des nations unies pour la population (UNFPA) ont permis de déclarer l’abandon des MGF dans près de 400 villages où ils sont passés. Selon Abdoulaye Baldé, spécialiste de protection de l’enfance à l’UNICEF Conakry, ces résultats pourraient croître considérablement si les différents acteurs coordonnent leurs efforts afin de mobiliser les moyens financiers qui s’imposent. Il l’a indiqué lors d’un entretien qu’il nous a accordé le 08 mai 2021, dans lequel il explique comment ils ont convaincus certaines communautés à bannir l’excision.
<< Je suis allé une fois à Bâttè nafagui, à Kankan, où les gens ont dit qu’ils excisent les filles parce-que dans le cas contraire elles ne peuvent pas se maîtriser. J’ai demandé au directeur sous-préfectoral de l’éducation (DSE), qui y était, de me fournir le nombre de filles qui ont abandonné l’école à cause des grossesses l’année dernière; il en a dénombré une trentaine. J’ai ensuite demandé aux parents si ces filles ont été excisées ou pas, elles ont répondu par l’affirmative. Au-delà de ces filles, je leur ai ensuite demandé combien de cas d’adultères de femmes (qui sont à priori excisées) ils gèrent en cachettes dans les communautés, (il y en avait assez). Par conséquent cette thèse ne peut pas être vrai, sans compter que toutes les filles qui pratiquent l’excision dans les grandes villes du pays sont des filles qui sont excisées, car on suppose que ces filles là, comme elles sont dans la tranche de 15 à 49 ans, et que les études montrent que près de 100% des femmes de cette tranche sont excisées >>.
Selon le spécialiste, l’excision est devenue très précoce, c’est pourquoi le programme conjoint UNICEF – UNFPA cible les filles de 0 à 14 ans. Et la stratégie est bien partie, car le taux de prévalence chez les filles de 0 à 14 ans était de 45,5% en 2012, contre 39% en 2018, quant à la tranche de 15 à 49 ans on est passé de 98% en 2012 à 94,5% en 2018, << mais au fur et à mesure que les filles de 0 à 14 ans vont rentrer dans la tranche de 15 à 49 ans, la prévalence de cette dernière va baisser >> argumente le spécialiste.
Hawa Bah