À la mode depuis quelque temps un peu partout en Guinée, la marque de vêtements “Anènè” littéralement en français “du nouveau”, reste incontournable sur le marché à travers les articles vendus dans ses deux boutiques, l’une à Nongo et l’autre à Kaporo marché. Ainsi, s’imposant petit à petit sur la scène nationale et internationale.
Nous avons tendu notre micro le jeudi dernier à Mr Niangadou Amadou, un des quatre initiateurs de cette marque créée en 2017, et avec lui, nous avons échangé de la genèse des boutiques et de la marque “Anènè”, de leurs ambitions, de leur secret de réussite, des difficultés auxquelles ils ont été confrontés. C’est entre autres les interrogations que nous avons soulevées au cours de cette interview.
À lire ci-dessous !
Guineefunshow.com : Bonjour monsieur, présentez-vous à nos milliers de lecteurs ?
A. Niangadou : Mon nom c’est Niangadou Amadou, je suis co-fondateur des boutiques “Anènè” et également de la marque Anènè.
Que signifie Anènè et pourquoi avoir choisi cette appellation ?
“Anènè” signifie du nouveau dans notre langue vernaculaire, c’est en soussou, et on a préféré ce nom parce que c’est un nom spécial déjà. Il reflète ce que nous sommes, parce que notre ambition et notre objectif c’est d’apporter quelque chose de nouveau à la nouvelle génération. C’est ce qu’on est en train de faire…Donc tout cela veut dire “Anènè”.
Parlez-nous de la genèse de la marque ‘’Anènè’’ dont les artistes se sentent fiers ?
Alors il faut remonter un peu plus bas pour vous dire que je ne suis pas le seul initiateur de cette entreprise. Je travaille également avec mes collègues Mohamed Camara, Almamy Soumah et Billy Sacko qui est notre manager. “Anènè” aujourd’hui, est une entreprise qui est en train de s’imposer petit à petit sur la scène nationale et internationale. Si vous remarquez, parce qu’on… a des représentants un peu partout. Que ça soit en Europe, dans les sous-régions, notre projet déjà a commencé en 2017, il faut le signaler. Notre ambition c’était de mettre un projet en place chaque année. Jusqu’aujourd’hui, on a déjà deux boutiques, une à Nongo, une autre à Kaporo Marché. Le bureau se trouve à Lambagni au centre commercial. On a tissé assez de relations à travers ce beau boulot qu’on est en train de faire, passionné surtout de ce travail qui nous a conduit vers n’est-ce-pas ? Une jeunesse motivée et vers ces artistes qui sont séduits par la marque Anènè. Ils sont en train de collaborer avec nous pour qu’ensemble nous puissions grandir ou nous puissions faire de grandes choses. Parce que c’est des gens qui ont confiance en nous. Il faut le dire ainsi. Nous aussi, avons confiance en eux. Parce qu’on a toujours donné le ton pour pouvoir valoriser le local que nous sommes. Car on ne peut pas prendre d’autres artistes ailleurs pour valoriser cette marque et laisser nos artistes ici. Je l’ai tantôt dit partout on a nos Michael Jackson ici et nos Rihanna en Guinée. Donc pourquoi ne pas aussi y mettre ces artistes en avant ou ces mannequins. L’occasion pour nous de vous remercier toutes ces personnes, que ça soit des blogueurs, des artistes, des mannequins, des fans à nous, à nos parents ou à nos proches, dans nos communautés, de les remercier pour tout un ce qu’ils sont en train de faire comme efforts pour grandir cette marque.
Quelles sont les difficultés que vous aviez rencontrées à vos débuts ?
Je l’ai toujours dit tantôt les difficultés pour des jeunes entrepreneurs que nous sommes, il y en a pas. Parce qu’on vit de difficultés, il ne faut pas répéter les choses tout le temps. Il n’y a pas assez de difficultés lorsqu’on aime ce qu’on fait, lorsqu’on est passionnés de ce qu’on fait. Rien n’est facile surtout quand vous commencez comme nous. Vous commencez avec le peu que vous avez sans demander qui que ça soit. Nous, nous avions commencé petit à petit. D’ailleurs, l’occasion pour nous de vous dire qu’on n’a pas commencé directement avec le projet des boutiques ou de la marque. On faisait du show room, on faisait de porte en porte, on rentrait dans le marché acheter des articles et aller les revendre. Il faut signaler qu’on était très connus. On était pour la plupart sur les podiums, on a commencé par la dance et la musique. Donc raison pour laquelle nos boutiques sont urbaines. Aujourd’hui c’est les toutes premières boutiques urbaines en Guinée. Les difficultés dont nous pouvons en parler aujourd’hui, c’est de faire comprendre aux gens d’avoir confiance en nous. C’est le plus difficile. Les difficultés ce n’est pas l’argent d’abord, si vous faites un travail que vous êtes entrepreneur, les difficultés selon nous, c’est la confiance et la confiance se construite dans le sérieux, le respect et le savoir-vivre surtout.
Aujourd’hui nous pouvons l’affirmer sans doute, que la marque Anènè est depuis quelque temps en vogue. Alors dites-nous quel est votre secret ?
Le slogan de la marque Anènè c’est “Anènè, la marque de la nouvelle génération”. C’est cette nouvelle génération qui s’appuie avec nous pour pouvoir grandir cette marque. Je pense que le plus grand secret c’est le travail, c’est la confiance en soi et il faut aussi apprendre. On ne fait rien pour rien. On n’est pas rentrés dans l’entreprenariat juste pour y rentrer. On a entrepris en mettant en tête qu’il faut se former pour réussir le pari que nous sommes en train de faire, puisque nous savons que c’est un challenge lorsque vous savez que vous avez un challenge à faire, il n’y a pas d’autre secret c’est d’être focus, et d’être sérieux. Lorsque vous êtes sérieux dans ce que vous faites que ça soit bon ou mauvais et que les gens savent que ce que vous faites, vous avez de l’ambition pour la chose, je vous jure, ils vont vous supporter. En fonction de cela, vous allez vous perfectionner du jour au lendemain. On a commencé en 2017, mais cette année, on faisait des choses qui n’étaient pas les boutiques, ni la marque. Donc l’ensemble de ces expériences nous ramènent aujourd’hui à ce que nous sommes.
Avez-vous d’autres projets ?
Bien sûr, on a assez de projets comme je vous l’ai tantôt dit. Notre ambition est que chaque année, il faut mettre un projet en place et on est en train de le faire. Si on ne met pas un projet, on renouvelle quelque chose. On rénove quelque chose, ça dépend des moyens que nous avons. Vous savez que ces deux ou trois années passées n’ont pas été faciles pour qui que ça soit et par rapport à l’avènement de la COVID-19. Mais de façon positive ça a donné de l’expérience et du courage aux jeunes entrepreneurs que nous sommes. Parce qu’on a appris à vivre de nous-mêmes, à vivre des moyens de bord que nous avons.
Quel message lancerez-vous à l’endroit de la jeunesse guinéenne concernant l’entrepreneuriat ?
En matière d’entrepreneuriat, il faut savoir que nous sommes en général des managers et nous faisons des coachings. Pour la plupart, nous faisons des conférences pour partager les expériences que nous avons afin que ces jeunes qui nous suivent et qui ont confiance en nous puissent avoir des idées sur comment entreprendre et savoir aussi ce que c’est que l’entrepreneuriat. Si nous devons conseiller la jeunesse actuelle…, que ça soit en Guinée ou en Afrique, parce que nous ne nous focalisons pas seulement qu’en Guinée, je pense qu’il faut travailler pour que les jeunes africains puissent sortir de l’ornière et que nous puissions prendre notre destin en main. Pour cela, il faut travailler, il ne faut pas travailler dans la bouche, il faut être pragmatique et ne jamais lâcher. La plupart des jeunes pensent aujourd’hui que lorsqu’on crée une entreprise, on a qu’à attendre trois mois ou six mois, à la rigueur un an pour réussir. On sait que la plupart des grandes marques dans le monde ont commencé depuis les années 1700, 1600…C’est des années avant qu’on ne naisse. Ces marques sont en train de se développer grâce à ce que l’on appelle la notion de la patience. Donc nous demandons à toute la jeunesse guinéenne ou africaine d’avoir la notion de la patience. Lorsque vous êtes entrepreneurs et que vous n’avez surtout pas assez de moyens, il faut avoir la patience, le courage et l’amour de ce que vous êtes en train de faire pour réussir le pari, et réussir le challenge que vous êtes en train de vous donner vous-même.
Est-ce que c’est possible d’entreprendre avec zéro franc, comme le disent souvent certains coachs ?
Bon c’est de la philosophie selon moi. Vous êtes coach à votre façon. Moi, je suis coach, mes collègues également. Etre coach, c’est l’ensemble des expériences que nous avons eues et que nous essayons de donner aux autres. C’est très simple. Votre vision, la façon de voir les choses, c’est ce que vous dites aux gens. Mais je pense que dire aux gens qu’on peut commencer avec zéro et être un héro, il n’y a jamais de zéro. Ce que vous pensez avoir comme zéro, je pense que cela fait cent franc pour une personne qui sait développer les choses. Il n’y a jamais zéro, vous commencez toujours avec quelque chose. Vous commencez avec une idée, une idée n’est jamais zéro. Vous commencez toujours avec une ambition et de la passion… Cet ensemble fait des centaines de millions dans des idées qui peuvent nous donner des entreprises plus costauds que ce que vous ne croyez.
Votre mot de la fin !
Au nom de toute mon équipe, nous remercions Guinée Fun Show pour l’attention que vous avez eue à donne. Mais aussi ce que vous êtes en train de faire pour nous. Nous savons pertinemment que ce n’est pas que pour Anènè vous le faites. Vous le faites pour la jeunesse guinéenne et la jeunesse africaine. Parce que vous nous donnez de la lumière et cette lumière nous comptons la partager autour de nous afin que les autres jeunes puissent aussi éblouir. Donc merci à vous et merci à tous ceux qui sous suivent, à vos lecteurs et à nos fans surtout. Nous disons bon courage et bonne chance à tout le monde.
Interview réalisée par G.T pour guineeefunshow.com