Dans la DPE de Kindia, des enseignants contractuels (employés lors de la grève du SLECG en 2018 dans différentes écoles du localité), se plaignent de la substitution de leur liste en partie venant des autorités éducatives de la place.
Au nom de ses collègues, M. Barry Mamadou Aliou, contractuel depuis 2018 à Kindia, anciennement en service au lycée Général Lansana Conté de Kenendé, dit organiser un point de presse à cet effet, afin de dénoncer cette magouille constatée lors de leur recensement du côté des cadres du MEPU-A, qu’il qualifie de “personnes malintentionnées“.
Entretien – Lisez !
Guineefunshow : Qu’est-ce qui motive votre conférence de presse de ce vendredi ?
Barry Mamadou Aliou : C’est suite à la publication de la liste des contractuels par le MENA, des contractuels qui doivent être déployés sur le terrain. Nous avons compris que la majeure partie des contractuels de Kindia ne sont pas pris en compte dans cette liste là, surtout les contractuels de 2018 comme l’a si bien dit le ministre. Les contractuels de 2018, ce sont eux qui ont travaillé dans les classes parce qu’on les avait même pris pour ne pas abandonner les enfants. C’était suite à une grève du SLECG. Donc ces enseignants là se sont mis vraiment au service du pays, ils sont allés travailler dans les différentes classes à travers des notes de services qui ont été délivrées par les DPE et des notes des prises de service dans les établissements. Ensuite, ces enseignants là avaient même leurs cahiers de préparation. C’est suite à tout cela que ces enseignants ont même été payés. Donc, le ministre avait dit que ces enseignants là doivent être maintenus en attendant qu’il y ait un recrutement. Donc à notre grande surprise, avec la publication de la nouvelle liste, on trouve que vraiment, c’est peu d’enseignants qui sont pris et le reste d’ailleurs, on les connaît même pas parce que nous on se connaît tous. On est à Kindia et de temps en temps, on faisait des réunions. Donc suite à cela, demain nous avons décidé de nous retrouver pour faire une déclaration, dire que vraiment, même si la liste complète n’est pas substituée, elle a été substituée partiellement. On est pas d’accord avec cette liste, les autorités n’ont qu’à revoir ce qu’ils ont fait.
À combien se chiffre les contractuels concernés par cette substitution ?
Ici, on était au nombre de 600 et quelques mais avec cette publication, c’est une centaine qui a été prise en compte à Kindia. Le reste là n’a pas été pris en compte. Suite à cela, nous avons fait un recensement aujourd’hui des enseignants contractuels qui ne sont pas pris en compte, mais ce n’est pas un recensement exhaustif. Chez nous ici, par exemple on a recensé 15 enseignants au niveau secondaire et 189 au niveau enseignement général. Demain, aussi on va continuer l’enregistrement des enseignants qui n’ont pas été maintenus avant la conférence de presse et après la conférence. On va continuer parce que tous les enseignants ne sont pas sur place ici mais ils sont en train de revenir petit à petit.
Quel sera le contenu de cette déclaration ?
Nous allons dire aux responsables au haut niveau, à commencer par le président et le ministre de l’enseignement pré-universitaire que ce ne sont pas les vraies personnes qui ont été maintenues dans cette liste. Ils ont dit que c’est la justice qui sera la boussole de la Guinée, donc ils n’ont qu’à vraiment nous rétablir dans nos droits parce que ce ne sont pas les vrais enseignants. Nous avons toutes les preuves avec nous. On a nos notes de service au niveau de la DPE, on a nos notes de prises de service au niveau des établissements, on a nos cahiers de préparation qui ont été vus même par les agents qui sont venus payer les 1million200. Ici, il n’y a que de la magouille. De petites personnes ont décidé de prendre en otage la liste des enseignants contractuels. C’est ce message qu’on va vraiment leur délivrer. On est à leur écoute. Pour le moment, nous restons vraiment pacifiques en utilisant toutes les voies légales. À défaut, nous allons prendre nos dispositions parce que ce ne sont pas des enseignants de 2018 qui sont maintenus, seulement quelques uns qui sont maintenus dans cette liste.
Est-ce que ça veut dire qu’on doit s’attendre à plus si vous n’êtes pas entendu ?
Bien sûr, on doit s’attendre à quelque chose mais pour le moment, je ne peux rien dire par rapport à ça. Le comité va se retrouver et décider quelle voie suivre mais quand même, nous allons nous faire entendre.
Propos recueillis par Élisabeth Zézé Guilavogui