La Guinée a célébré ce 03 mai 2021 la journée internationale de la liberté de la presse dans des conditions plus ou moins défavorables.
Cette année, la célébration officielle a été annulée à quelques heures de l’événement en raison << des derniers chiffres de la COVID-19 >> dit-on. Cependant, les médias ont mis l’occasion à profit pour passer en revue les difficultés auxquelles font face le monde médiatique. Et l’un des évènements marquants de cette année, se situe au niveau du rapport de Reporter Sans Frontières, dans lequel la Guinée se classe 109ème sur 180 pays en 2021, contre 110ème en 2020. Un classement qui suscite beaucoup d’interrogations du moment où un journaliste périt en prison à la publication de ce verdict.
Joint au téléphone par nos confrères d’espace, dans l’émission les “Grandes Gueules”, Assagne Diagne, représentant Afrique de l’Ouest de Reporter sans frontière (RSF) basé à Dakar, au Sénégal a apporté une précision qui pourrait faire recaler la Guinée à nouveau lors de la prochaine évaluation. << Ce qu’il faut préciser c’est que le rapport que nous appelons rapport 2021 évalue les événements dans les pays sur la période du 1er janvier au 31 septembre 2020; et d’autres événements (notamment l’arrestation de Amadou Diouldé Diallo) se sont déroulées bien après cette période là >> fait-il constater.
Pour finir, il a expliqué que les scores sont attribués aux différents pays par rapport à l’organisation qu’à la suite d’un questionnaire de plus de 70 questions soumis à des sources variées, plus ou moins neutres; ce, excepté le dernier indicateur sur lequel ils interviennent directement. << l’indicateur sur lequel la Guinée est bien notée, c’est l’indicateur pluralisme médiatique sur lequel la Guinée a 10 sur 100 (100 étant la note la plus pure, ndlr) par rapport à la moyenne générale de 35. On peut donc dire que si la Guinée était bien notée par rapport à l’indicateur intitulé “pluralisme” (médiatique), la Guinée serait très bien partie >>, indiquant que 6 autres critères viennent s’ajouter à ce dernier, respectivement l’indépendance, l’environnement des médias et l’autocensure, le cadre légal la transparence, les infrastructures et les exactions.
Toutefois cette dernière ne justifie pas le dernier classement conclut-il. << c’est beaucoup expliqué par une baisse constatée dans les autres régions du continent et ailleurs dans le monde. Ce qu’il faut retenir en définitive, c’est que la Guinée a toujours un score de 35,42 qui la maintient dans la zone rouge, c’est-à-dire les pays où la liberté de la presse est toujours difficile >> ajoutant que la Guinée s’ajoute à 22 autres pays sur un total de 46 pays évalués.
Notons que la loi sur la liberté de la presse, en violation de laquelle le journaliste Amadou Diouldé Diallo est détenu en prison, mais aussi la suspension de quelques sites d’informations sont quelques indicateurs déterminant qui ont permis d’évaluer la Guinée en 2021.
Hawa Bah